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«Passe cet onguent sur vos blessures. Si Aya se réveille avant mon retour dis-lui que je suis parti chercher Kitsu»
Leï ne comprenait plus ce qu'il se passait autour d'elle, elle était en train de céder à la panique. Ses mains tremblaient et la maladresse de ses mouvements lui faisait verser plus d'onguent sur le lit que sur les plaies d'Aya.
Les pensées se bousculaient dans sa tête. Comment les blessures d'un rêve avaient-elles pu se répercuter sur son corps ? Plus encore, ce qui l'intriguait, c'était le contenu de ce rêve. Tout ce qui s'y était passé avait bel et bien eu lieu des années avant, elle en était convaincue. La preuve en était le fait qu'elle portait encore ce pendentif perdu par son père. Pourtant, il y avait cet ours, comment avait-il pu entrer dans le fort ? Et comment elle, qui n'avait pas plus de six ans, avait-elle pu s'en sortir vivante ? Elle fut stoppée dans ses réflexions par un gémissement d'Aya :
«Pardonne-moi Ooka, je dois y retourner, je dois l'aider»
Sans même se réveiller, Aya posa la paume de l'une de ses mains sur le front de Leï et de l'autre attrapa son bras. Elle ouvrit alors des yeux sans pupille et murmura des paroles incompréhensibles d'une voix qui semblait venir d'outre-tombe :
«Aleï leïa, aya wof ite to aleï leï»
Leï sentit alors son corps devenir lourd. Une profonde fatigue s'emparait d'elle et toute lutte contre celle-ci était vaine. Sa vue s'obscurcissait à nouveau, et, lorsque tout ne fut plus que ténèbres autour d'elle, la voix d'Aya raisonna : |
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