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Rêves d'Elanta

Il fredonna longuement cet air jusqu'à ce que la fillette soit endormie et resta un moment à se balancer sur la chaise, le regard triste. Puis, lentement, soucieux de ne pas réveiller l'enfant, il se leva, traversa le long couloir qui menait à une petite chambre. Là, il plaça l'endormie dans son petit lit et déposa un baiser sur son front avant de la border. Refermant lentement la porte, l'homme murmura :

«Bonne nuit ma petite Leï, ne te fais pas attraper par un cauchemar.
Bonne nuit papa, répondit-elle dans son sommeil»

Leï n'en croyait pas ses oreilles. Cette fillette, paisiblement endormie, c'était donc elle ! Elle resta un long moment à l'observer silencieusement. Ce visage, elle commençait à s'y habituer.

Soudain, un bruit métallique résonna à l'autre bout du couloir, brisant le calme de la demeure. La curiosité de Leï la poussa à en chercher l'origine. Son père était en train de revêtir une armure, et, alors qu'il s'apprêtait à passer le seuil de la porte, dans le froid glacial d'une nuit enneigée, sans vraiment comprendre pourquoi, Leï se mit à hurler :

«Papa, j'veux pas qu'tu t'en ailles !»

Sa voix résonna en écho. La petite, qui avait été réveillée par le bruit, avait hurlé en même temps qu'elle. Le cliquètement de l'armure s'arrêta et l'homme qui se trouvait à l'intérieur, sans se retourner, dit :

«Leï, je ne voulais pas que tu me voies partir, tu aurais du rester couchée, comme ta mère»

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